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Le Havre d'avant... ou l'histoire en photo de la ville du Havre et des Havrais avant la guerre...
20 janvier 2008

Description du Havre en 1846

Voici un extrait de Histoire pittoresque des Villes les plus remarquables dans l'Europe, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique, rédigé par Hippolyte FOURNIER en 1846. Cela donne un aperçu général de la ville d'alors, aperçu que j'essaierai d'illustrer plus précisément dans les prochains posts.

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"Le Havre, grande et belle ville du département de la Seine-Inférieure (Normandie).
Le Havre est situé à l'embouchure de la Seine, où il a un port qui est très fréquenté. Louis XII en jeta les fondements en 1509, sur un sol qu'il fallut conquérir sur les eaux. François Ier fit fortifier cette ville, et le cardinal de Richelieu y fit construire une citadelle pour arrêter les Anglais; ceux-ci bombardèrent le Havre en 1694 et 1759. Le Havre est une des places les plus commerçantes de la France, par sa proximité de la capitale, et par la facilité que lui donne la Seine de communiquer avec les départements de l'intérieur. Le Havre fut créé pour remplacer Honfleur [on peut noter une erreur d'Hippolyte FOURNIER à cet endroit : il convient bien sûr de lire Harfleur], dont le port était ensablé. Après avoir arrêté un moment son attention sur le populeux faubourg d'Ingouville, on pénètre dans le Havre, dont le port est des plus remarquables; la jetée du nord, qui sert de promenade, est défendue, du côté de la ville, par une tour connue sous le nom de Tour de François Ier, et qui dit-on, a été bâtie par ce prince. Aujourd'hui, la tour de François Ier ne sert plus que d'ornement ; le vaste espace qu'on découvre de son sommet y attire les amateurs de points de vue.
Le Havre possède de belles et riches parties qui rappellent tout à fait Paris. Ce qui ajoute à l'illusion, ce sont les côteaux d'Ingouville, qui s'offrent en perspective à peu près comme les hauteurs de Montmartre.
Là où s'élève aujourd'hui la puissante ville du Havre, on ne voyait qu'une langue de terre abandonnée par les eaux et mobile encore, où quelques misérables pêcheurs avaient bâti à la hâte de pauvres cahutes. Ce point de la côte offrait à ces braves gens une grande crique où leurs barques étaient en sûreté ; ce fut là l'emplacement que l'on choisit pour y établir le Havre-de-Grâce. Il fallut des travaux immenses pour disputer à l'Océan le sol d'alluvion sur lequel les nouvelles constructions furent assises, et deux fois une mer furieuse menaça de faire disparaître jusqu'aux dernières traces de la cité naissante. Dès l'année 1544, le Havre pouvait recevoir dans sa rade des flottes considérables, et ce fut à cette époque que l'Angleterre en vit sortir les forces imposantes qui la contraignirent à la paix. Les rois successeurs de François Ier accrurent considérablement la ville du Havre, qui devint ainsi l'une des places importantes du royaume ; et lorsque le reine Elizabeth prêta secours aux protestants persécutés par la cour de France, ce fut le port de cette ville qu'elle demanda, comme la garantie la plus sûre et le gage le plus précieux. Le fameux Warwick s'y installa avec six mille hommes de troupes choisies ; mais l'armée royale le força à capituler après une sanglante résistance.
Plus tard, le Havre vit s'élever une citadelle qui devait mettre cette place à l'abri d'un coup de main, soit de la part des étrangers, soit même de celle des partis qui agitaient la France à cette époque de troubles, où la royauté n'était pas encore dans la plénitude de sa force. Le cardinal de Richelieu trouva cette citadelle encore trop peu sûre ; il la fit raser et en rebâtit une autre à ses propres dépens.
Le Havre est aujourd'hui un port des plus fréquenté. Sa population est de 21,019 âmes".

Comme vous le voyez, notre bonne vieille ville du Havre a bien changé, et à l'heure où on se plaint de la perte de 7000 et quelques personnes depuis le recensement de 1999, on voit bien qu'avec environ 180 000 habitants, la ville d'aujourd'hui n'est plus en rien comparable à celle d'hier. En un peu plus de 150 ans, sa population a été multiplié par 9 !

Dans le même temps, celle de la France n'a même pas doublé puisque le recensement de 1846 indiquait 35,4 millions d'habitants pour un peu plus de 63 millions aujourd'hui.

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