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Le Havre d'avant... ou l'histoire en photo de la ville du Havre et des Havrais avant la guerre...
5 avril 2008

Fête de la Scie

A00243

Ce week-end a lieu la Fête de la Scie à Harfleur. Vous pourrez en télécharger le programme en cliquant sur ce lien. Toutefois, cette fête ne date pas d'hier. Voici la description faite de ces jours festifs trouvée dans un ouvrage sur Le Havre, publiée en 1825. L'orthographe d'époque a été conservée.

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La Scie d'Harfleur

Le dernier jour du carnaval est un de ceux de l'année où le Hâvre présente l'aspect le plus riant. Alors la rue de Paris et celle des Drapiers sont remplies d'une affluence considérable de promeneurs. La circulation en est si rapide, la foule si grande, qu'on ne parcourt ces rues que très difficilement. Celui qui ne seroit pas dans la confidence du motif d'une semblable réunion, pourroit trouver singulier que, pour voir quelques masques de très mauvais goût qui vont et viennent parmi les passans, on montrât un tel empressement.
Les entretiens particuliers annoncent que le peuple est dans l'attente d'un événement agréable.
Les groupes se composent de gens de toutes les conditions, de paysans dont quelques-uns sont revêtus de costumes nationaux, d'habitans des villes voisines, d'étrangers. Les fenêtres sont garnies de spectateurs ; chacun est en habit de fête ; les physionomies expriment le plaisir, et la démarche, un désir inquiet de voir réaliser l'objet de son espoir.
Cependant un bruit a circulé et il a répandu la joie ; la foule s'est portée en tumulte vers la porte d'Ingouville. "C'est la scie d'Harfleur !", s'écrie-t-on de toutes parts. La porte de la ville est fermée. Un officier, suivi de la garde, vient reconnoître : au qui vive ? on répond : folie d'Harfleur. Immédiatement la porte est ouverte, et on laisse entrer des masques à pied, à cheval ou montés sur des ânes. Leur costume a de l'originalité et une sorte de bigarrure qui fait beaucoup rire. Ils sont précédés de coureurs, suivis de tambours, de trompettes, d'instrumens. On aperçoit, pour derniers masques, deux hommes costumés d'une manière bizarre, qui portent en triomphe une scie bariolée de rubans ; à côté de ces derniers est un troisième qui tient une espèce de sceptre aussi orné de rubans qu'on appelle bâton friseux.
Cette mascarade se dirige chez le maire de la ville, le commandant de la place et les principales autorités. Dans chacune de ses visites elle chante une chanson de circonstance, donne la scie à baiser et se retire après avoir pris quelques rafraîchissemens ; puis elle retourne à Harfleur avec la même pompe.
Avant la révolution on voyoit concourir, à ce divertissement de carnaval, des jeunes gens d'une classe aisée ; maintenant il n'est composé que d'artisans. Les années, en passant, apportent toujours avec elles quelques changemens.
Les antiquaires, les savans, les érudits, les hommes du monde, se sont occupés de rechercher l'origine de cette fête populaire. Plusieurs écrits ont été publiés à ce sujet. Les uns y ont vu un reste de féodalité ; les autres, un divertissement dont la source fut un acte de reconnoissance envers un homme auquel Harfleur dut son salut ; d'autres enfin, une de ces fêtes produites par le désir de s'amuser et que le charme du souvenir perpétue. Ces derniers n'ont pas été embarassés d'expliquer pourquoi la cie, qui existe dans les armes de la maison de Cossé-Brissac, dont un des membres a été gouverneur d'Harfleur, se trouve portée solennellement pendant cette singulière cérémonie.

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Malheureusement, la fin de cet article était illisible. Toutefois, ce texte permet de mesurer l'engouement qui entourait cette fête en 1825, et le ressenti que l'on en avait au Havre. Aujourd'hui, cette fête a encore évolué, mais l'essentiel est bien qu'on la perpétue encore...

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