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Le Havre d'avant... ou l'histoire en photo de la ville du Havre et des Havrais avant la guerre...
9 septembre 2008

Au Havre pendant le Siège (10/14)

Suite du récit de Pierre Courant, maire du Havre pendant l'Occupation...

Le début de cette série d'articles se trouve ici : Au Havre pendant le siège, avant-propos.

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Les journées tragiques

Siège et bombardements

Samedi 9 Septembre 1944

Un Bureau nouveau de recherches pour les Familles et un Service d'Embauche fonctionnent à l'Hôtel de Ville, mais nous éprouvons toujours beaucoup de peine à faire dégager les cadavres et déblayer, faute de main-d'oeuvre.

A midi je suis l'hôte des chirurgiens de l'hôpital souterrain Mazeline, hôpital modèle qui rend d'importants services. Le médecin-chef de la Défense Passive, docteur Coty, est là. Il a fourni pendant deux ans un énorme travail de préparation. Il a équipé les abris que nous lui avons faits et désigné les médecins et infirmières. Chacun est à sa place et fait simplement son devoir. Les blessés sont nombreux. Je leur parle. Dans leur souffrance physique ils sont heureux d'être sortis du danger et à l'abri des bombes. On en amène quelques-uns frappés à Fontaine-la-Mallet, petite commune qui vient d'être à peu près détruite.

Nous prenons diverses dispositions pour évacuer les blessés les plus légers sur des hôpitaux complémentaires afin de prévoir les conséquences de nouveaux bombardements meurtriers.

En rentrant au lycée, j'aperçois un spectacle étrange : sous les yeux de quatre ou cinq personnes qui attendent dans la cour d'honneur le paiement de leur secours, le proviseur et le directeur des téléphones installent contre la façade intérieure l'antenne d'un poste pourtant clandestin, puisque depuis deux mois tous les appareils de radio sont confisqués. Cela se passe le mieux du monde et il semble que, déjà, les Allemands ne soient plus là.

Le proviseur, qui a déployé une activité très courageuse et très utile, me dit avec conviction : "Pour tout le monde, c'est un téléphone intérieur que nous installons."

En réalité, la ville n'est déjà plus sous le contrôle ennemi. Les Allemands depuis le début du siège l'ont presque abandonnée. Peu nombreux, ils ont assez à faire de se battre et de tenir leurs points d'appui du port ou de la périphérie.

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