La Porte Royale
Alors qu'on parle aujourd'hui d'une refonte complète de l'entrée de ville, il y a un peu plus de 150 ans, on repensait complètement la sortie de ville en détruisant portes et fortifications...
Parmi celles-ci figurait la Porte Royale...
Cette porte datait de la fin du XVIIIe siècle. Evoquée dès 1790 lors de délibération de l'assemblée générale de la commune, on ne sait pas vraiment quand elle fut construite... En effet, créée de toutes pièces, ouverte dans le front Est des fortifications, on possède très peu de documents sur cette porte... Elle a été abondamment dessinée, peinte, évoquée, et même photographiée, mais, cependant, les dessins et devis de construction ainsi que les rapports de démolition restent introuvables pour l'instant.
Elle s'élevait au point de jonction des lignes des axes des bassins du Commerce et de la Barre (en gros, à l'emplacement de l'actuel carrefour du quai Georges V, de l'avenue Vauban, de la Chaussée du 24e Territorial et de la rue du 129ème Régiment d'Infanterie.
Cote de l'original aux AM : 5Fi37.
Vue sur le Bassin du Commerce. Au premier plan, le quai avec la mâture et des manutentionnaires chargeant et déchargeant des ballots sur des barques. Au second plan, à gauche, un bateau en cours de calfatage, à droite des bateaux désarmés amarrés au quai. Au fond, la porte Royale.
Cote de l'original aux AM : 5Fi43.
Vue de la porte Royale - Au premier plan, le bassin du Commerce avec des bateaux ; sur la droite, deux trois-mâts dont un avec une voilure séchant et des matelots qui s'affairent ; au milieu, une barque et son passager ; sur la gauche, un deux-mâts avec sa voilure séchant. Au second plan, le quai, des personnes et un carrosse, des sacs de marchandise. En arrière plan, la porte Royale, ses deux octrois entourés d'arbres.
La porte royale comprenait un corps de garde, un logement et un "violon". Devant s'étendait une vaste place que cultivaient les militaires. Elle contenait aussi toutes les munitions nécessaires à la défense de la ville.
Cote de l'original aux AM : 5Fi27.
La porte Royale encadrée de ses octrois - Estampe de Mlle Fromentin, avant 1854.
Malgré les nombreuses représentations qui en ont été faites, fort belles, son utilité n'était pas très grande. Elle satisfaisait néanmoins l'orgueil des Havrais comme en témoignent son appellation "porte Royale", sa forme en arc de triomphe, son décor fait de figures, de faisceaux de drapeaux et d'armes royales.
Une rue importante y arrivait, mais jamais ses accès extérieurs ne seront vraiment terminés : un beau monument un peu inutile comme le disait Joseph Morlent en 1825 : "La porte royale décorée de bas reliefs d'un assez bon style, mais sculptés dans une pierre friable dont chaque jour enlève quelque partie, ressemble très peu à ce qu'elle devait être. C'est une espèce d'arc de triomphe d'une hauteur démesurée, sans profondeur, et plus digne de figurer une décoration de théâtre que sur l'enceinte d'une place forte où elle choque par le mauvais goût qui a présidé à son érection et sa fastueuse inutilité..."
Cote de l'original aux AM : 5Fi5.
La porte Royale en 1831. Vue prise de l'extérieur de la ville.
Sur cette eau forte de 1831, on distingue au premier plan, à gauche, deux hommes qui croisent le fer ; à droite, une sortie de troupes de la porte. Au second plan, le bastion. En arrière-plan, la porte Royale et des bateaux amarrés dans le bassin du Commerce.
La porte Royale fut finalement détruite en 1854 pour permettre l'expansion de la ville qui étouffait dans ses portes et ses remparts...
En restent aujourd'hui quelques clichés, dont celui-ci :
Cote de l'original aux AM : 6Fi83.
La porte Royale - Vue prise du quai d'Orléans sur la Porte Royale encadrée par ses octrois. Sur la gauche, un homme se tient debout. En arrière plan, Graville-Sainte-Honorine.
Sources :
- Reproductions d'estampes figurant sur le site des Archives Municipales du Havre : cotes sous chaque reproduction.
- Photographie numérique d'après original déposé aux Archives Municipales du Havre : cote sous la photographie.
- Quand Le Havre avait des portes..., Aline LEMONNIER-MERCIER, 2003, Cahiers Havrais de Recherche Historique.