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Le Havre d'avant... ou l'histoire en photo de la ville du Havre et des Havrais avant la guerre...
28 septembre 2008

La Foire Saint-Michel

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Ce week-end s'est ouverte la Foire Saint-Michel 2008...

Nul doute que de nombreux bloggueurs havrais évoqueront le sujet en photos dans les prochains jours !

Je vais vous en parler différemment, en évoquant une nouvelle fois le passé, car elle ne date pas d'hier notre bonne vieille foire Saint-Michel !

En effet, dans une description du Havre datée de 1825, un chapitre entier y est consacré. Elle avait alors lieu dans un vaste enclos appartenant à l'Hôpital. Quelques années plus tard, en 1837, c'est place du Champ de Foire, à Ingouville, alors que la commune n'était pas encore rattachée au Havre, qu'elle aura lieu... J'ai déjà évoqué cette place dans de précédents billets : il s'agit en fait de l'actuelle place Thiers. Vous pouvez accéder aux trois billets que j'ai consacrés à cette place en cliquant sur chacune des photos suivantes.

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Il est d'ailleurs curieux de noter que la Foire Saint-Michel existe toujours, mais qu'elle s'est "délocalisée" autour de la gare depuis des années, alors que dans le même temps, le quartier Thiers voyait naître sa propre foire qu'on appelle encore de nos jours la foire Thiers... Une supposition : c'est peut-être quand on a décidé de déplacer la foire Saint-Michel dans le nouveau quartier de la gare qu'est née la foire Thiers, afin de conserver dans ce quartier une foire annuelle...

Et maintenant, trêve de bavardages. Remontons le temps et découvrons ce que pouvait dire un badaud de 1825, en promenant ses guêtres, place du Champ de Foire, à la Foire Saint-Michel...

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Les habitants du Hâvre jouissent, vers la Saint-Michel et pendant tout le mois d'octobre, d'une assez jolie foire, cependant, moins intéressante par la beauté et la richesse des boutiques, que par le grand assemblage d'individus qui s'y rendent. Elle se tient à Ingouville, dans un vaste enclos, cultivé en jardinage presque toute l'année, appartenant à l'hôpital du Hâvre.

Cette foire varie d'une manière fort agréable les plaisirs des Hâvrois. Ils y font des emplettes, et chaque soir, après les occupations de la journée, la plupart vont s'y promener avec leur famille et leurs amis.

Les trois premiers dimanches on aperçoit les habitants des lieux circonvoisins mêlés à ceux de la ville, et une foule d'étrangers qui abondent sans cesse au Hâvre. Ces jours-là la réunion est immense. La grande route jusqu'à Graville, ce qui comprend l'espace d'une lieue, offre un concours nombreux de gens costumés différemment ; il est quelquefois impossible de circuler près le champ de foire. En ce lieu, on est frappé de la beauté des femmes du pays de Caux et de la fraîcheur de celles de la Basse-Normandie. Jadis, les premières avoient encore quelque chose de plus attrayant quand leur tête étoit ornée du riche bonnet de cauchoise. L'influence de la mode leur a fait adopter une coiffure mesquine pour une parure de fort bon goût, qu'on ne verra bientôt plus qu'au théâtre, dans les bals et sur les gravures. Des changements successifs dans les costumes nationaux finiront par les anéantir ; on reconnaîtra les habitants des champs, non à la variété de leurs vêtements, mais à leur langage et à leurs manières.

Il me seroit assez difficile de retracer un tableau exact de la foire Saint-Michel, dans les jours dont je viens de parler. Que dire, en effet, d'une multitude d'hommes qui se poussent, se pressent, sont à chaque instant arrêtés dans leur marche par le conflit de ceux qui viennent à eux ? Comment pourrois-je décrire ce mouvement continuel qui règne sur la grande route ? Là, vont et viennent sans cesse des piétons de tous les états, des montures de tous les rangs, des équipages de toutes les fortunes. Le riche est confondu avec le pauvre, l'homme heureux avec l'infortuné ; enfin, les rapprochements les plus singuliers, les contrastes les plus bizarres sont exposés aux regards.

Si, après plusieurs tentatives infructueuses, on parvient à pénétrer dans le champ de foire, la vue repose souvent sur des scènes très comiques ; l'observateur en aperçoit un tel nombre, qu'il n'est embarrassé que sur le choix.

L'imagination pourra facilement suppléer à tout ce que l'on pourroit dire à ce sujet. En tous lieux, les hommes réunis par le plaisir éprouvent des sentiments agréables, qu'ils expriment diversement. Là, le philosophe, le moraliste, le poète et le peintre, trouvent des sujets de méditations profondes, de réflexions sérieuses, d'épisodes heureux, et de tableaux intéressants.

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L'orthographe et la syntaxe de l'époque ont été scrupuleusement respectées...

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Commentaires
P
cette foire a bien changée depuis...du "montreur d'ours" au "manège qui fait vomir"...tout change!
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