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Le Havre d'avant... ou l'histoire en photo de la ville du Havre et des Havrais avant la guerre...
9 février 2008

La rue Beauverger

Cette rue a un attrait particulier pour moi, puisqu'un de mes ancêtres Jean PATARD y vivait en 1805. C'est dans cette rue qu'il rencontra son épouse Rose Désirée LEBOUCHER.

La rue Beauverger était située dans le quartier Notre-Dame et faisait la jonction entre la rue de la Halle (qui deviendra la rue Edouard Lang en 1936) et la rue des Remparts. Par cette rue, on pouvait accéder à la place du Marché de la Prison, et par conséquent à la dite prison, mais aussi à la rue Guillaume de Marceilles. Ironie de l'Histoire, on démolit cette prison en 1860 pour l'installer rue Lesueur, et on construisit à la place une Gendarmerie, achevée en décembre 1863. Cette prison avait été construite sur une partie de l'ancien couvent des Ursulines, ce qui valut parfois le nom de "rue des religieuses" à la rue Beauverger. Jusqu'en 1853, on trouvait encore des religieuses dans un autre bâtiment du couvent, à l'angle de la rue Beauverger et de la rue Guillaume de Marceilles. Pour mieux vous rendre compte de la disposition de ces rues, voici une représentation sur un plan de 1838.

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Dans une description du Havre datée de 1825, on pouvait lire ceci à propos de la Place de la Prison : C'étoit autrefois un jardin où de pieuses Ursulines cherchoient à faire diversion à l'ennui du cloître. Plus d'une, en secret, y regretta le sacrifice qu'elle avoit fait de sa liberté, et de toutes ces choses qui répandent tant de félicité sur le cours de la vie. Ce même lieu est maintenant un marché de fripiers : les embarras du monde ont succédé au calme de la retraite ; un asile de paix s'est changé en un séjour tumultueux. [...] La place de la prison est parcourue de temps en temps par des prévenus qui se rendent à la maison d'arrêt, conduits par des gendarmes.

Plus tard, dans la seconde moitié du XIXème siècle, on élargit la rue Beauverger. Toutefois, elle garda sa largeur initiale entre la place de la prison, devenue place de la Gendarmerie et la rue des Remparts.

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Sur cette photographie, on remarque l'étroitesse de la rue Beauverger dans sa seconde partie. La place de la Gendarmerie est à gauche, la rue des Remparts tout au fond. L'imposant immeuble représenté date de 1833.

Comme le reste de la rue, il sera détruit en 1944. La rue Beauverger ne fut pas reprise dans le plan d'urbanisme, lors de la reconstruction. Aussi bien son nom que son tracé furent alors abandonnés.

Dans Le Havre d'aujourd'hui, elle se situerait entre la rue Edouard Lang actuelle et la rue Emile Zola, parallèlement aux rues Jules Masurier et d'Estimauville. En voici un aperçu sur ce photo-montage réalisé à partir d'une image Google Earth.

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Commentaires
E
Merci pour les détails. Je fais la généalogie de ma famille et un de mes ancêtres habitait cette rue en 1905. <br /> <br /> <br /> <br /> Merci encore.
G
Bonjour monsieur, Sulpice Lacourt et Marguerite Lagnel habitait cette rue (je ne déchiffre pas le N°) en 1825 au mariage de leur fils Sulpice arsène Lacourt et d'Éléonord Désiré Le Bourgeois(mes Triaieuls) fille de Nicolas Jérome Le Bourgeois et de Françoise Rose Lemoine habitant cette rue.<br /> Je vous félicite pour votre beau travail qui me fais connaitre la rue de mes ancêtres paternels tous du Havre depuis des siècles.<br /> Merci,trois fois mercis<br /> Gérard Lacourt.
D
Vous pouvez faire remonter la suggestion à l'Adjoint au Maire chargé de l'Urbanisme et/ou du Patrimoine. Il y a forcément un Service pour cela....<br /> cela peut faire avancer le schmilblick.<br /> (inutile de laisser ce message dans les "commentaires")
P
Très beau message que vous m'avez laissé ici. <br /> <br /> Ce type de témoignage est particulièrement intéressant pour des personnes comme moi, qui n'ont connu ce vieux Havre qu'en cartes postales, photographies ou justement, par des écrits...<br /> <br /> Concernant votre suggestion, je la trouve excellente. Pourquoi ne pas imaginer des panneaux comme ceux présents le long de la promenade de la plage, ou au Bassin du Roy, qui présentent des peintures célèbres face au lieu peint ? Sur ces panneaux, je crois même qu'un petit historique de l'oeuvre est noté.<br /> <br /> Maintenant, je ne sais pas auprès de qui cette proposition pourrait être remontée...<br /> <br /> En tous cas, si l'occasion se présentait (qui sait ?), je n'hésiterais pas à en parler.<br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> Damien
D
Faute de pouvoir faire plus large, je vais m’adresser au présent (et si bien fait) blog d’accueil et aux bloggers qui s’y intéressent ou s’y reportent.<br /> J’ai découvert ici une collection de cartes postales du Havre d’avant –guerre, et en particulier des quartiers de St François ou de Notre Dame d’une richesse documentaire, comme d'un pittoresquen incomparables. Faute de les avoir jamais vues auparavant, ces images ont été pour moi un éblouissement, une renaissance en même temps que remontait naturellement dans mes narines les très fortes odeurs de ces maisons, je l’ai dit ailleurs, cette odeur d’humidité et de mousse particulière aux lieux privés de soleil, mais que balayait quelquefois une piquante et roborative brise marine. Des endroits pas vraiment recommandable, misérables, sans doute, mais qu’y puis-je, ce sont les odeurs et les lieux de mon enfance….<br /> Aussi, je vais faire une suggestion….Pourquoi ne pas demander aux Ediles de planter sur les trottoirs dans les rues neuves du même quartier des panneaux représentant les cartes postales auxquelles je fais allusion et placées dans la perspective de la rue neuve remplaçant l’ancienne rue ? Il me semble qu’une vingtaine de panneaux de couleur bistre judicieusement répartis auraient un pouvoir de suggestion et de mémoire incomparables, non seulement pour le touriste, mais pour les vieux havrais cheminant dans ces lieux.<br /> Je fais référence aux panneaux qui sont répartis sur les autoroutes pour mettre en valeur tel ou tel lieu touristique.<br /> Des panneaux, plus modestes, mais d'un dessin plus précis et reprenant les cartes postales, de 1 m. de haut par 0,60 cm de large, par exemple, me sembleraient convenir.<br /> Cet hommage à ces quartiers ne devrait pas représenter une dépense somptuaire pour la Ville en même temps qu’il honorerait la Reconstruction de Perret en reliant le présent du Patrimoine Mondial au passé détruit et à jamais disparu.<br /> ………………<br /> Et puis, je verrais bien, aussi, du côté de la Poissonnerie et de l’immeuble des Armateurs un panneau transcrivant la Chanson de Margaret, de Pierre Mac Orlan, avec ces vers….<br /> <br /> « Mon Dieu ram’nez-moi dans ma belle enfance<br /> Quartier Saint-François, au Bassin du Roi.<br /> Mon Dieu rendez-moi un peu d’innocence<br /> Et l’odeur des quais quand il faisait froid.<br /> Faites-moi revoir les neiges exquises<br /> La pluie sur Sanvic, qui luit sur les toits,<br /> La ronde des gosses, autour de l’église<br /> Mon premier baiser sur les chevaux d’bois ».<br /> <br /> …………qui furent chantés par Germaine Montero, Barbara et Juliette Greco, notamment.<br /> C’est, à mon sens, l’hommage musical le plus justement poétique, le plus précis de vérité qui puisse être rendu au Havre.<br /> ……………..<br /> A bons entendeurs citadins et amis inconnus, mais avec espoir, mes amicales salutations.<br /> AD.
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