La rue Beauverger
Cette rue a un attrait particulier pour moi, puisqu'un de mes ancêtres Jean PATARD y vivait en 1805. C'est dans cette rue qu'il rencontra son épouse Rose Désirée LEBOUCHER.
La rue Beauverger était située dans le quartier Notre-Dame et faisait la jonction entre la rue de la Halle (qui deviendra la rue Edouard Lang en 1936) et la rue des Remparts. Par cette rue, on pouvait accéder à la place du Marché de la Prison, et par conséquent à la dite prison, mais aussi à la rue Guillaume de Marceilles. Ironie de l'Histoire, on démolit cette prison en 1860 pour l'installer rue Lesueur, et on construisit à la place une Gendarmerie, achevée en décembre 1863. Cette prison avait été construite sur une partie de l'ancien couvent des Ursulines, ce qui valut parfois le nom de "rue des religieuses" à la rue Beauverger. Jusqu'en 1853, on trouvait encore des religieuses dans un autre bâtiment du couvent, à l'angle de la rue Beauverger et de la rue Guillaume de Marceilles. Pour mieux vous rendre compte de la disposition de ces rues, voici une représentation sur un plan de 1838.
Dans une description du Havre datée de 1825, on pouvait lire ceci à propos de la Place de la Prison : C'étoit autrefois un jardin où de pieuses Ursulines cherchoient à faire diversion à l'ennui du cloître. Plus d'une, en secret, y regretta le sacrifice qu'elle avoit fait de sa liberté, et de toutes ces choses qui répandent tant de félicité sur le cours de la vie. Ce même lieu est maintenant un marché de fripiers : les embarras du monde ont succédé au calme de la retraite ; un asile de paix s'est changé en un séjour tumultueux. [...] La place de la prison est parcourue de temps en temps par des prévenus qui se rendent à la maison d'arrêt, conduits par des gendarmes.
Plus tard, dans la seconde moitié du XIXème siècle, on élargit la rue Beauverger. Toutefois, elle garda sa largeur initiale entre la place de la prison, devenue place de la Gendarmerie et la rue des Remparts.
Sur cette photographie, on remarque l'étroitesse de la rue Beauverger dans sa seconde partie. La place de la Gendarmerie est à gauche, la rue des Remparts tout au fond. L'imposant immeuble représenté date de 1833.
Comme le reste de la rue, il sera détruit en 1944. La rue Beauverger ne fut pas reprise dans le plan d'urbanisme, lors de la reconstruction. Aussi bien son nom que son tracé furent alors abandonnés.
Dans Le Havre d'aujourd'hui, elle se situerait entre la rue Edouard Lang actuelle et la rue Emile Zola, parallèlement aux rues Jules Masurier et d'Estimauville. En voici un aperçu sur ce photo-montage réalisé à partir d'une image Google Earth.