Le Havre face à la guerre...
Une des photos de mon article d'hier se prête magnifiquement au petit jeu du avant-après, et je dirais même, avant, pendant, après...
En effet, vous allez pouvoir comparer trois photographies de la rue de Paris et du Havre vers l'ouest, avant la guerre, juste après, et dans Le Havre reconstruit... Toutes ont été prises depuis le clocher de la tour de l'église Notre-Dame.
Comme on l'a vu hier, ce cliché a été pris en 1890. On pouvait découvrir la Rue de Paris vers le nord. A l'extrême-gauche, on devinait la côte et le cap de la Hève, et à droite, l'Hôtel de Ville, ce qui donnait une belle vision de la partie ouest du Havre. On pouvait aussi reconnaître le dôme du Grand Théâtre. Je vous disais que la rue de Paris était beaucoup plus étroite qu'aujourd'hui... On devinait en effet en parallèle au tracé de cette rue, celui de la rue d'Estimauville, "démarrant" au niveau inférieur gauche de la photo. Nous en reparlerons plus tard.
Enfin, on pouvait noter la présence d'une vigie de négociant au premier plan, rappelant le passé maritime de la ville.
Voici maintenant une vision de la ville en 1945, à la fin de la guerre, après les bombardements anglais... Seule la rue de Paris a été dégagée. Il ne reste rien du centre-ville du Havre. Une masse claire au milieu de la photo se dresse encore : il s'agit de la carcasse du Grand Théâtre qui sera totalement abattu. Au fond, les maisons de la côte et celles de Saint-Vincent restent encore debout, tout du moins, pour la plupart.
Enfin, voici un troisième cliché, pris dans le même angle, dans une ville en pleine reconstruction, en 1955. On découvre l'église Saint-Joseph en train de se monter, ainsi que les premiers ilôts Perret entièrement construits. Même si le chantier du nouvel Hôtel-de-ville est en cours, la tour n'est pas encore visible.
Enfin, au premier plan, on découvre l'ancien tracé de la rue de Paris. Le tracé de l'actuelle rue de Paris a en effet été aligné sur celui de l'ancienne rue d'Estimauville, ce qui explique une plus grande largeur de la rue, mais aussi la présence d'un parvis devant l'église, parvis totalement inexistant avant guerre...