Le Prieuré de Graville, un monument dans l'Histoire (5/8)
Poursuite de mes billets sur l'exposition "Le Prieuré de Graville, un monument dans l'Histoire", avec aujourd'hui, la découverte de l'église...
Comme on l'a déjà vu dans de précédents billets, le site de Graville est un lieu de culte connu depuis les temps les plus reculés. Des moines cénobites vivaient notamment dans les falaises.
Après qu'il fut doté par Guillaume Mallet de Graville au XIe siècle pour y installer des clercs, le prieuré est à nouveau largement doté au XIIIe siècle par la même famille pour y installer des Augustins, venus de Sainte-Barbe-en-Auge.
L'église est construite à cette époque... au XIe siècle pour la nef, en style roman, et au XIIIe siècle pour le choeur, en style gothique. Ce choeur est à trois vaisseaux et deux travées, au chevet droit.
On peut observer sur les colonnes de fines sculptures dont Brunet-Debaines (architecte de la ville du Havre qui construisit entre autres le troisième Hôtel-de-Ville de la Ville) assura lui-même la restauration au XIXe siècle.
Ce remarquable retable baroque a pris place dans l'église dans les premières années du XVIIe siècle. A gauche, la statue de Sainte-Barbe rappelle d'où venaient les Augustins arrivés au XIIIe siècle, à droite, celle de Sainte-Honorine rappelle de quelle façon le prieuré de Graville est lié à la Sainte.
Le Prieuré aurait notamment abrité les reliques de la Sainte à la fin du IXe siècle. D'importants pèlerinages ont eu lieu depuis le Moyen Age, autour du sarcophage censé avoir abrité ces reliques. Aujourd'hui, on pense pourtant qu'il s'agirait plutôt du sarcophage d'un des premiers moines installés à Graville au VIe siècle.
Quoiqu'il en soit, le tombeau est aujourd'hui vide des reliques de la Sainte qui sont à Conflans Sainte Honorine.
Sainte Honorine est invoquée pour la fécondité ou le retour des prisonniers, mais elle soigne aussi de la surdité... les pèlerins mettaient alors leur tête dans l'oculus prévu à cet effet.
On trouve aussi de nombreuses sculptures en bois dans cette église, statues d'à peu près toutes les époques...
Une figure de proue d'une qualité exceptionnelle, représentant un ecclésiastique... Il pourrait s'agir de Pie IX, et le travail pourrait avoir été exécuté vers 1850, par le sculpteur havrais Pierre-François-Armand Haumont, sculpteur des statues des évangélistes de la cathédrale Notre-Dame.
Cette représentation pourrait donc avoir orné le guibre du trois-mâts, "Pie IX" de l'armement H. I. et L. Levavasseur (Rouen), puis Levavasseur et Leloup (Le Havre).
Ce bateau appareilla du Havre, comme navire baleinier, entre 1851 et 1855, puis comme long-courrier, avant de terminer sa carrière à Ceylan en 1866, où il fut condamné pour inavigabilité, vendu et dépecé.
Une Vierge à l'enfant, en bois sculpté, datant du XVIe siècle.
Saint-Roch, bois de tilleul polychrome, datant du XVIIe siècle.
Saint-Denis ou Saint-Nicaise, bois polychrome du XVIe siècle. Cependant, toutes les statues ne sont pas en bois...
Saint-Joseph, patron des charpentiers et autres scieurs de long. Il se trouve dans une zone dégagée où l'on a mis en valeur des fonds baptismaux datant du XVe siècle.
Enfin, pour terminer cette visite de l'église au caractère ô combien religieux, voici une croix de procession, datant elle-aussi du XVe siècle et provenant de l'abbaye de Montivilliers...