Le Bureau de Bienfaisance
Comme on l'a vu hier, la fondation du Bureau de Bienfaisance remonte à 1648, mais on l'appela d'abord la Maison de la Miséricorde. Ce fut le 9 septembre 1802 qu'il fut créé, par arrêté préfectoral, sous ce titre de Bureau de la Bienfaisance.
Il avait pour mission de secourir les indigents à domicile. Selon un rapport daté du 31 décembre 1891, il y avait à la charge du bureau de bienfaisance, à titre permanent : 825 ménages ; à titre temporaire, 992 ménages, soit au total 7.268 personnes qui sont inscrites sur les registres des pauvres et reçoivent les secours de la charité publique.
A la date du 16 avril 1892, il a été procédé au remplacement des soeurs de Saint-Vincent-de-Paul par un personnel laïque.
Soeur Thérèse (1823-1891)
Fille de la Charité, au Bureau de la Bienfaisance depuis 1878, où elle distribuait les bons.
(Almanach illustré du Courrier du Havre, 1892), extrait de l'ouvrage
Regards sur quatre siècles de vie hospitalière au Havre, Philippe Manneville, Centre Hospitalier du Havre, éditeur, 1994.
Comme complément des diverses oeuvres d'assistance et de bienfaisance, on peut signaler :
1°. L'Asile de nuit (rue des Pénitents). Cette oeuvre, fondée en 1886 par quelques citoyens généreux, a pour objet "de donner asile aux misérables qui grelottent sous la pluie et la neige, sans abri et sans pain". Pour se faire une idée des services rendus, on peut citer ces chiffres, assez éloquents par eux-mêmes pour se passer de commentaires : d'avril 1886 à octobre 1892, soit en 79 mois, l'Asile de nuit a reçu 46.137 malheureux auxquels il a donné 112.587 nuits et distribué 225.052 rations...
L'enclave des Pénitents. Photographie extraite de C'était le Havre... avant septembre 1944, R. Gobled.
Photographie extraite de Le Havre à la Belle Epoque de Pierre-André Grosfillex.
Photographie extraite de Le Havre à la Belle Epoque de Pierre-André Grosfillex.
2°. Le Dispensaire fondé par M. le Docteur Gibert (43, rue de Saint-Quentin) en 1875. Le fondateur y faisait gratuitement la consultation et le traitement des enfants pauvres.
3°. Le Dispensaire, fondé d'après les mêmes principes, par le négociant Auguste Dollfus en 1883 (cours de la République), rend les plus grands services à la population ouvrière du quartier de Graville.
4°. Les fourneaux économiques, ouverts en 1868, sous l'administration de M. Edouard Larue, livrent des portions d'aliments (en moyenne 450.000 par an) à 0 fr. 10 l'une aux ouvriers indigents.
Photographie personnelle de Patricia Esnault. Forum du GGHSM.
5°. La caserne de passage ouverte, par la ville, dans l'ancien collège, aux voyageurs indigents qui reçoivent pendant quelques jours le logement et la nourriture.
L'ancien collège devenu caserne de passage. Photographie extraite de l'album Le Vieux Havre en 1928, de Raoul Lefaix.
6°. L'orphelinat Massey, l'établissement des Petites Soeurs des pauvres qui donne asile à plus de 200 vieillards des deux sexes.
Photographie Philippe Bréard. Magazine Océanes n° 82, mars 2005.
7°. Deux sociétés privées : le Diaconat protestant et la Société Saint-Vincent-de-Paul complètent l'oeuvre du Bureau de Bienfaisance. Elles se donnent aussi la mission de distribuer des secours aux familles indigentes.
Enfin, pour faire une revue complète des oeuvres de bienfaisance, on peut encore citer : la Ligue protectrice des enfants abandonnés et orphelins du Havre, la Société protectrice de l'enfance, la Crèche havraise, la Maternité, la Crèche Sainte-Marie...
Sources :
- Petite histoire illustrée du Havre, Beaucamp et Le Grix, Le Havre 1893.